Et si Prince n’avait jamais été un prince… mais bel et bien le roi absolu de la musique moderne ? Pas un roi couronné par les charts ou les awards, mais un roi de sang pur, reconnu par ses pairs, respecté jusqu’aux confins du jazz, du funk, de la soul… et même du rock le plus rugueux.
Parce que Prince, ce n’était pas juste un chanteur sexy en body pailleté. C’était un génie musical complet, un phénomène presque surnaturel. On dit qu’il jouait de 27 instruments. C’est faux. Il les jouait tous. Et mieux que tout le monde.
Sur son premier album, à 19 ans, il écrit, compose, arrange, produit et joue chaque note, chaque coup de caisse claire, chaque ligne de basse. Et quand on l’interrogeait là-dessus, il levait un sourcil, comme si c’était la moindre des choses.
Miles Davis, le maître du cool jazz, disait de lui :
"Prince est l’un des musiciens les plus créatifs que j’ai jamais entendus."
Et ce n’est pas un compliment à la légère, venant de Miles. C’est un adoubement. Un passage de sceptre.
Stevie Wonder, autre monument, voyait en lui un frère d’âme, capable de fusionner l’émotion brute du gospel avec la complexité harmonique du jazz, la sensualité du funk et la liberté du rock psychédélique. Un caméléon royal.
Et que dire de Chaka Khan, qui a repris I Feel For You, un titre écrit par Prince — oui, encore un tube né de ses doigts — et qui l’a propulsé dans les étoiles ?
Ce qui rendait Prince hors du commun, ce n’était pas juste sa virtuosité — bien que ses solos de guitare valaient des sermons entiers — mais cette faculté à faire danser les émotions les plus complexes. Une ligne de basse de Prince, c’est une pulsation sensuelle. Une mélodie de Prince, c’est un cœur qui se casse et se recolle en trois minutes 30.
Et il faisait tout ça sans jamais demander la permission. Il incarnait la liberté, l’indépendance. Ce qui lui a valu parfois quelques conflits avec l’industrie du disque. Sans suivre les modes. Il créait la sienne. Il était funk, pop, R&B, rock, jazz, soul… dans une seule chanson. Il était un orchestre humain, un label à lui seul, un empire.
Alors non, Prince n’était pas un prince. C’était un roi déguisé, discret mais implacable, respecté par ses pairs, adoré par ses fans, et jamais vraiment égalé. Prince n’était pas un artiste, mais un règne.