Dans le vocabulaire du jazz, il y a certains termes que l'on retrouve très souvent, comme celui du swing. Qu'il s'agisse d'un genre musical à part entière, d'une danse ou d'un qualificatif pour désigner un morceau ou un musicien, le swing est une thématique omniprésente dans le jazz. Mais que se cache-t-il réellement derrière ce mot qui invite à taper du pied et bouger la tête ?
Le swing, ou l'envie de s'amuser dans une époque troublée
L'histoire commence aux États-Unis, dans les années 30. Suite au krach boursier américain de 1929, le monde entier est plongé dans une longue phase de crise économique, de récession et d'explosion du chômage. C'est ce que l'on appelle la Grande Dépression. Pour apporter un peu de lumière et de légèreté à cette période troublée, un nouveau genre musical voit le jour : le swing. Un style popularisé par les grandes formations orchestrales - plus connues sous le nom de big bands - notamment ceux de Duke Ellington, Benny Goodman ou encore Count Basie.
C'est là que commence "l'ère du swing", de 1930 à 1945, autrement dit l'âge d'or de la musique populaire aux States. Grâce aux radios, qui diffusent de plus en plus de morceaux, à la production de nombreux disques et à l'énergie communicative des concerts en live, le swing s'impose très vite dans les charts. Pour autant, tout n'est pas qu'une fête, notamment pour les musiciens noirs, à cause de la ségrégation qui fait rage.
La danse comme moyen d'expression
Si le jazz se caractérise par des changements de rythme, le swing va bien plus loin. Quand on swingue, on met du rebond, du balancement - c'est littéralement la traduction de "to swing" - et de la souplesse. Si on devait "imaginer" les notes du swing, c'est comme si elles rebondissaient entre elles, qu'elles s'entrechoquaient. Au niveau de la technique, on trouve souvent un rythme ternaire caché derrière une mesure binaire : au lieu de jouer deux égales - en mode ta-ta - on va les jouer de façon inégale - taa-da - un peu comme un léger hoquet.
Mais disons le : le swing, c'est avant tout une musique qui se danse. Sa création même à permis le développement de toute une culture de la danse, entre lindy hop, charleston ou encore balboa. Et contrairement au bebop, qui naîtra après et qui aura une image plus "intellectuelle", le swing restera une musique faite pour le plaisir et la fête.
Les instruments, les stars de la section rythmique
Si les paroles et l'intensité émotionnelle sont déterminantes dans la soul, avec le swing, c'est la mélodie qui prime, et notamment l'interaction entre les différents instruments. On retrouve principalement la batterie, qui maintient un tempo stable et rebondissant, la contrebasse, le piano, qui va "compter" les accords, sans oublier les cuivres, qui viennent apporter du corps à la mélodie.
Le swing, c’est du jazz qui donne envie de bouger. Un mélange de rigueur et de liberté. Une époque, un son, une pulsation, et une émotion : celle de la joie contagieuse, qui rend la musique vivante.
