Jazz à Juan 2025 : un écrin de rêve pour le jazz, grâce à Reno Di Matteo (et ses collègues !)
Les mélomanes sont impatients : ce jeudi 10 juillet, un des festivals de jazz les plus populaires va ouvrir ses portes pour sa 64ème édition, Jazz à Juan. Et comme chaque année, le festival continue de nous surprendre, avec une programmation aussi éclectique que prestigieuse.
Sous les pins centenaires de la Pinède Gould, dans un cadre magnifique face à la Méditerranée, ce rendez-vous incontournable existe grâce au talent et à l'œil avisé de trois programmateurs passionnés, avec Jean-Noël Ginibre, Pascal Pilorget et Reno Di Matteo. C'est ce dernier qui a accepté de répondre aux questions de Benoît Thuret, pour une interview accordée à Jazz Radio à quelques jours de l'ouverture du festival.
"Au-delà de cette confluence de générations, on a vraiment aussi cette chance d'avoir trois ADN un peu différents, ce qui nous challenge à chaque programmation. C'est vraiment quelque chose d'intéressant à mettre sur le tapis. [...] Il y a 63 éditions derrière nous et effectivement, on est responsable de sa pérennité." - Reno Di Matteo
Parmi les figures mythiques attendues cette année ? Ni plus ni moins que le génie Herbie Hancock, "la dernière figure tutélaire du jazz encore vivante et active". Un retour en force pour un artiste, qui est à Juan-les-Pins comme à la maison.
"Herbie, il est chez lui à Juan. [...] Quand il monte sur le plateau, il est venu un nombre incalculable de fois, et il est vraiment à la maison. Et ça se sent qu'il est content d'être là, et de pouvoir partager une nouvelle fois le plateau avec ses compatriotes" - Reno Di Matteo
Autre moment d’exception : la soirée très attendue du vendredi 11 juillet 2025, qui accueille à la fois l'immense chanteuse Dianne Reeves, et le showman Jamie Cullum.
"[Diana Reeves] on la voit rarement, c’est un bonheur absolu. [...] Jamie, il faut absolument le voir. Le show est extraordinaire. C'est un grand, grand bonheur. J’espère qu’il sautera du piano. On lui a fait un trampoline"- Reno Di Matteo
Et c'est sans compter sur la venue très attendue de Robert Plant (ex-Led Zeppelin), avec Saving Grace, une formation entre folk, blues et spiritualité.
"Des années qu’on lui courait après… Ce sera un moment très fort" - Reno Di Matteo
Mais Jazz à Juan, c’est aussi un tremplin pour les artistes émergents. Di Matteo évoque "Sophie Soliveau, découverte du moment", Mark Lettieri, guitariste explosif issu des Snarky Puppy, ou encore Émile Londonien, trio énergique qu'on connaît bien sur Jazz Radio, et qui assurera le show en première partie de Air. Cédric Hanriot, jeune pianiste proche d’Herbie Hancock, sera aussi de la partie, tout comme la puissante Kareen Guiock Thuram pour un hommage très attendu à Nina Simone.
Dans un souci de croisement des publics, le festival mêle générations et genres.
"Notre tamis, c’est l’excellence, la qualité. [...] C'est vraiment quelque chose où on le dit, ça fait partie désormais du jazz. C'est à dire que le jazz, il est capable maintenant d'absorber, et il l'a bien prouvé, d'absorber de nouvelles tendances, de nouvelles directions pour grandir." - Reno Di Matteo
Ainsi, une soirée voit cohabiter Caravan Palace, phénomène électro-swing, et Dabeull Live Band, revival analogique des années 70. Gregory Porter, Michel Indigo Cello, ou encore Ibrahim Maalouf (avec son spectaculaire projet The Trumpets Of Michel-Ange) enrichissent cette programmation.
"Notre responsabilité, c’est de continuer à tendre vers l’exception, vers l’excellence, comme depuis 63 éditions" - Reno Di Matteo
Une mission qu’il honore, dans un cadre qui reste l’un des plus beaux d’Europe : la mer, les étoiles, et le son vibrant d’un jazz éternellement vivant.