Si son nom ne résonne pas forcément dans votre esprit, il est pourtant l'un des visages, et surtout l'une des voix emblématiques du blues britannique, source d'inspiration des plus grands comme Eric Clapton, Peter Green, Stan Webb, ou encore Stevie Ray Vaughan. Il est ni plus ni moins qu'un des éléments du trio des "Three Kings", aux côtés de B.B. King et Albert King.
Né le 3 septembre 1934 à Gilmer dans l'état du Texas, Freddie King grandit dans un environnement où la musique est reine. Très tôt, il apprend les rudiments de la guitare, aux côtés de sa mère et de son oncle. En grandissant, sa famille s'installe à Chicago, centre névralgique et bouillonnant du blues électrique. C'est tout naturellement que Freddie se glisse dans le décor, fréquentant les clubs de South Side, allant chercher l'inspiration auprès d'idoles comme Muddy Waters ou Howlin’ Wolf.
Quant à sa carrière, elle décolle davantage au début des années 60, alors qu'il signe chez Federal Records. C'est auprès d'eux qu'il publiera, en 1961, son premier succès, “Have You Ever Loved a Woman”, rapidement suivi du flamboyant “Hide Away”, qui deviendra un standard repris par d’innombrables musiciens. Et si vous avez un doute sur le style de Freddie King, il suffit de quelques écoutes pour le reconnaître facilement : un mélange entre la puissance brute, presque animale, du Texas blues, à l'élégance mélodique venue de Chicago. Son jeu de guitare, chaleureux et en même temps incisif, et sa voix font de lui un artiste dont on ne se lasse pas.
Tout au long des années 1970, il va s'inscrire durablement dans le patrimoine du blues en enchaînant les albums marquants, à l'image de Burglar ou Texas Cannonball, et va partager la scène avec de jeunes musiciens britanniques, fascinés par son énergie. A lui tout seul, Freddie King devient ainsi un pont entre la tradition blues afro-américaine et le rock naissant.
Disparu prématurément en 1976 à seulement 42 ans des suites d'un ulcère de l'estomac, il laisse une discographie foisonnante et un héritage immense. Son influence résonne encore aujourd’hui dans chaque note de guitare électrique qui rend hommage au blues. En ce 3 septembre, Jazz Radio voulait rendre hommage à la mémoire d’un musicien éternel, dont la passion et la virtuosité continuent d’inspirer des générations entières.
