Quand on pense au jazz, on imagine souvent un style musical des temps anciens, où l'excellence côtoie le rythme et où l'improvisation a toute sa place. Mais d'où vient le jazz exactement, et comment ce genre a-t-il évolué avec les siècles ? C'est justement la question à laquelle nous allons tenter de répondre sur Jazz Radio, afin de dresser une petite chronologie du jazz, de ses fondations à son évolution.
L’histoire du jazz : une épopée musicale en plusieurs étapes
Avant toute chose, sachez que le jazz, c'est avant tout l'histoire d'un mariage : celui d'un métissage unique entre les coutumes européennes et les traditions africaines.
Né à la fin du XIXème siècle dans le sud des États-Unis, le jazz est l'alliance parfaite entre le blues (dont les origines sont aussi floues que celles du jazz), des worksongs (les chants d'esclaves que l'on se chantait dans les champs pour s'apporter du courage) et des negro spirituals (des chants d'esclaves cette fois agrémentés de textes religieux entendus chez leurs maîtres).
Vous l'aurez compris, le jazz se nourrit de multiples influences, et prend surtout ses racines auprès du peuple africain, déraciné de sa terre natale et condamné au travail forcé. Face à leur souffrance, ils sont allés chercher du réconfort dans leurs traditions musicales, ouvrant la porte à un nouveau genre qui allait révolutionner le monde de la musique...
La Nouvelle Orléans, berceau vibrant du jazz
Après l'abolition de l'esclavage, les Afro-américain autrefois rattachés aux champs ont l'opportunité d'apprendre des instruments du vieux continent, comme le piano et le violon, et des opportunités d'emploi s'ouvrent à eux. Mais si l'esclavage n'est plus, la ségrégation prend le relai, et ils sont condamnés à des spectacles de bas étage. C'est dans ce contexte que va naître le ragtime, musique syncopée qui fera danser les louisianais, avant de se répandre un peu partout dans le pays.
Vibrante de vie et de musique, la Nouvelle Orléans est le théâtre de la création d'un nouveau genre : le jazz ! C'est à Storyville, quartier chaud de la ville, qu'il prend finalement vie, entre les cuivres et les percussions des fanfares, et les pianos et batteries des groupes en club. Mais la star, c'est surtout la trompette, qui joue la mélodie principale, tandis que les autres cuivres improvisent autour d'elle et que les cordes s'occupent du rythme. Mais le début de la première guerre mondiale va tout changer : alors que la Nouvelle Orléans devient un port de guerre et que la musique n'est plus le centre d'intérêt principal, les musiciens vont chercher du travail ailleurs.
Les années 20, où quand le jazz a mauvaise réputation
Avec une telle migration de musiciens, de nouvelles villes entrent en scène dans l'histoire du jazz. Ces villes, vous les connaissez sans doute : Kansas City, New York, et bien sûr Chicago, qui devient le théâtre de belles créations, comme le Chicago Dixieland, un courant de jazz alternatif mené par des pointures comme Louis Armstrong, Jelly Roll Morton ou King Oliver.
A cette époque, l'air est plus léger : il souffle un vent de liberté et d'extravagance sur les Etats-Unis. Ce qui est assez paradoxal quand on sait que c'est aussi à cette période que la prohibition est instaurée. Mais les Américains sont prêts à braver tous les interdits pour boire de l'alcool. Cet affranchissement des lois favorise ainsi l'expansion du jazz, ce qui lui donne une réputation presque sulfureuse. Hé oui, à l'époque, les jazzmen, ce sont des bad boys : on juge le jazz immoral !
Mais bonne nouvelle : un élément va bientôt faire venir redorer son blason....
