Electro Deluxe : la liberté créative avant tout
Voilà bientôt 25 ans qu'Electro Deluxe fait danser, groover, vibrer les scènes du monde entier, et notamment celle du Docks Circus, le vendredi 4 avril dernier. Une recette qui fonctionne, entre jazz, funk, soul et électro, depuis maintenant plus de 25 ans, grâce à l'amitié et la passion de la musique qui les unit. Et pourquoi Electro Deluxe continue de faire autant parler d'eux ? Parce qu'ils ont su rester fidèles à eux-mêmes, à savoir une bande de potes musiciens et passionnés, qui jouent d'abord pour eux plutôt que pour un public, comme l'explique Thomas Faure :
"Quand on commence à se poser cette question là [pensez vous au public pour la composition de vos albums], on est foutu. Au moment où on compose déjà, on est cinq à devoir être d'accord et cinq à apporter des compositions. [...] Si en plus on se dit qu'est-ce qu'ils vont penser à Limoges, ou à Lyon ou en Turquie ou au Japon, parce que eux je pense qu'ils préfèrent telle vibe et tout, on est foutu. [...] On fait ce qu'on a envie, on fait l'album qu'on a envie d'entendre" - Thomas Faure
La joie des rencontres en musique : le cas Candy Dulfer
Cette indépendance artistique, Electro Deluxe la revendique avec force, notamment avec leur dernier album, Next, qui en est une parfaite illustration. Pour autant, le groupe s'accorde aussi des petits plaisirs en invitant des pointures du funk instrumental, comme Fred Wesley, Nils Landgren, et la saxophoniste hollandaise Candy Dulfer.
Une collaboration qui est d'ailleurs née d’un moment aussi improbable que magique, raconté avec émotion par James Copley, qui a eu la chance de la rencontrer dans un moment privilégié :
"Je suis un grand fan d’elle… Ma femme m’a poussé à aller lui parler après un concert. Je voulais juste dire bonjour. Elle m’a reconnu, elle connaissait notre musique, elle nous adorait !" - James Copley
De ce hasard est née une collaboration naturelle et évidente :
"Elle a dit : ‘j’aimerais bien travailler avec vous’… Je l’ai appelée et elle a dit oui. C’était génial." - James Copley
L'alchimie du groupe... et la complexité de laisser la porte ouverte
C'est sans doute ce qui fait la beauté d'Electro Deluxe : l'alchimie entre les musiciens, forgée par leur amitié, leur respect mutuel et le fait qu'ils partagent la scène ensemble depuis plus de 20 ans, comme l'explique Arnaud Renaville.
"On joue ensemble, on est contents de jouer ensemble" - Arnaud Renaville.
Mais cette cohésion rend parfois les nouvelles collaborations plus complexes à mettre en place, expliquant que "c'est déjà un casse-tête d’être cinq et de se mettre d’accord" alors on imagine à quel point ça peut être délicat de faire intervenir d'autres artistes. Pour autant, ils aiment aussi l'idée "d’inviter des musiciens qu’[ils] admirent."
Malgré la complexité, ils ne reculent jamais devant le plaisir de ces rencontres. Mais tout cela se fait à leur rythme, à leur manière :
"Comme nous, on n'a pas le temps, on n’est pas des sidemen à aller jouer à droite à gauche, et bien on invite les solistes qu'on admire pour jouer avec voir, et voir comme la mayonnaise prend." - Arnaud Renaville.
Au fond, c’est cette sincérité qui fait d’Electro Deluxe un groupe unique. Ils font la musique qu’ils aiment, entre amis, sans calculs, et le public suit, fidèle au poste depuis plus de 25 ans.