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Petite chronologie du Jazz, des années 20 à aujourd'hui, partie 2

Petite chronologie du Jazz, des années 20 à aujourd'hui, partie 2

Avec Jazz à la loupe, Jazz Radio décode et vulgarise le jazz, et vous plonge dans sa fascinante histoire !

Dans notre précédent épisode, nous nous étions intéressés aux débuts du jazz : entre sa création dans les quartiers populaires de la Nouvelle Orléans, à son expansion sur le territoire américain post première guerre mondiale, nous nous étions arrêtés sur l'idée que le jazz était une musique qui n'avait pas bonne réputation, une musique de voyous. Oui oui, vous avez bien lu : le jazz était associé à la musique des clubs "cachés", ceux où l'on venait boire de l'alcool alors que la prohibition faisait rare dans tout le pays... 

Les années 30, le swing qui fait vibrer le jazz

Mais les années 30 vont finalement changer son image, avec la création du swing. Autrement dit, l'apparition d'une section rythmique composée de percussions et d'une contrebasse, accompagnés plus généralement par des cuivres et des instruments à vents. C'est cette période que l'on qualifie plus souvent comme l'âge d'or du jazz, car elle lui donnera toute son âme.

Comme les concerts ont lieu dans des lieux de plus en plus grands, une solution est rapidement trouvée pour combler tout l'espace : ajouter de plus en plus de musiciens. C'est comme ça que naissent les premiers big bands. Dans les rues, les gens dansent, et autour du swing naissent, entre autre, le charleston et le lindy hop, des danses très populaires de l'époque. 

Le succès est très vite au rendez-vous : si la plupart des groupes dépassent les 20 membres, chaque instrumentiste est en droit de s'exprimer en solo. C'est aussi la belle époque où la mixité raciale n'est pas qu'un mythe : les artistes Noirs rejoignent des orchestres de Blancs, et réciproquement. La preuve en est, avec quatre des big bangs les plus légendaires de l'époque : deux d'entre eux étaient orchestrés par un blanc, Glenn Miller et Benny Goodman, et deux autres étaient dirigés par un noir, à savoir Duke Ellington et Count Basie

Un petit crochet par la France avec... Django 

Si le début de notre histoire se passe exclusivement aux Etats-Unis, Jazz Radio ne pouvait pas passer à côté d'un petit détour vers un pays que nous connaissons plutôt bien : la France ! Hé oui, car c'est l'Hexagone qui est à l'origine d'un style de jazz. Ou plutôt, un musicien français qui, avec son Quintet du Hot Club de France, a créé le jazz manouche. Cet artiste, vous le connaissez puisqu'il s'agit de Django Reinhardt, brillant guitariste qui a réussi à créer une union parfaite entre les traditions des musiques tsiganes avec le jazz swing venu des Etats-Unis quelques années plus tôt. 

Django ne le sait pas, mais il va être à l'origine d'un style musical qui va bouleverser l'image du jazz, apportant un nouveau style de jeu à la guitare

Le Bebop entre dans la danse dans les années 40

Mais revenons en à notre point de départ. Si les années 30 sont fastes et festives pour les musiciens de jazz, les années 40 apportent une autre réalité : celle de la guerre. Problème ? Il devient de plus en plus compliqué de faire jouer tous les musiciens, la plupart d'entre eux étant mobilisés. En écho à cela, des jeunes musiciens, qui performent dans des formations plus petites, ont une envie de changement. 

On assiste alors à un changement du jazz swing : si la musique était davantage festive et tournée vers la danse, elle devient alors le terrain d'expression de la virtuosité et de l'exigence. C'est la naissance du Bebop, tempo plus rapide qui mise tout sur la technicité et la complexité du morceau. Le fait d'être en formation réduite permet à chaque musicien d'avoir "son" moment et d'improviser chacun à leur tour sur la grille commune du morceau

La mode n'est donc plus aux groupes avec de nombreux musiciens, le Quintet devient la nouvelle norme. Parmi les noms emblématiques du Bebop, on retrouve notamment Dizzy Gillespie et Charlie Parker. Mais comme à chaque "nouveauté", à ses débuts le Bebop est décrié, notamment par des légendes comme Louis Armstrong, qui a toutes les peines du monde à comprendre cette nouvelle mode, qui pourtant, va s'installer durablement....