Le 5 novembre marque une date importante : celle de la naissance, à Beyrouth en 1980, d’Ibrahim Maalouf. Artiste franco-libanais, trompettiste, compositeur et producteur, il s’impose comme l’un des musiciens les plus novateurs de sa génération, notamment pour ce qu’il a apporté au jazz et à la musique en général.
Des racines familiales et un instrument unique
Né dans une famille d’artistes intellectuels, fils du trompettiste Nassim Maalouf et de la pianiste Nada Maalouf, neveu de l’écrivain Amin Maalouf. Ibrahim a très tôt été immergé dans la musique. Très jeune, il apprend la trompette auprès de son père, dès l’âge de sept ans. Ce qu’il rend vraiment unique : il joue une trompette à quatre pistons, inventée par son père, qui permet d’atteindre les quart-tons caractéristiques de la musique orientale, et ainsi de mêler sa formation classique occidentale à son héritage culturel.
Une trajectoire de la classique vers le jazz et au-delà
Initialement, Ibrahim Maalouf se forme dans le répertoire classique. Mais très vite, il s’oriente vers un mélange de classiques, jazz, musiques orientales et mondiales. Sa capacité à improviser, à fusionner les genres, devient sa marque de fabrique. Il s’impose sur la scène française et internationale en jouant dans plus de 40 pays. En 2016, il devient le premier artiste de jazz à remplir la gigantesque salle de l’Accor Arena à Paris (Bercy), un symbole fort de son rayonnement. Il collabore avec des figures majeures de la scène internationale : Angélique Kidjo, Wynton Marsalis, Sting, le quatuor Kronos Quartet, etc.
Pourquoi son influence est-elle durable ?
L’influence d’Ibrahim Maalouf tient à plusieurs facteurs. Il ouvre le champ du jazz à de nouvelles couleurs, de nouveaux publics, de nouvelles géographies. Il réussit à rester crédible dans le jazz tout en touchant un large public. Il symbolise un pont culturel important : issu du Liban, exilé jeune à Paris, il incarne la rencontre entre l’Orient et l’Occident. Cela donne à son œuvre une dimension sociale, identitaire qui dépasse la pure esthétique musicale. Enfin, il donne à l’improvisation, au dialogue musical et à la liberté de création une visibilité plus grande, en incitant les écoles, les conservatoires à s’ouvrir à des formes hybrides.
À l’occasion de son anniversaire
En ce jour anniversaire, saluons donc non seulement la trajectoire exceptionnelle d’un artiste qui a su fusionner les styles, mais aussi le message qu’il transmet : celui de la musique comme vecteur de lien, comme invitation à l’ouverture et à l’émotion partagée. À 44 ans, Maalouf n’a pas fini de surprendre.
Que cette nouvelle année de sa vie soit une nouvelle étape dans la voie qu’il a choisie et que, pour nous auditeurs, cela soit l’occasion de redécouvrir son univers depuis les envolées subtiles de trompette jusqu’aux passages les plus audacieux mélangés de jazz, pop, arabe et bien au-delà.
Joyeux anniversaire à Ibrahim Maalouf !
Aleyna Ozcan
