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Eddie Palmieri : la figure incontournable du latin jazz nous quitte à l'âge de 88 ans

Eddie Palmieri : la figure incontournable du latin jazz nous quitte à l'âge de 88 ans

Pianiste, compositeur, producteur, l'artiste né dans le Bronx était un véritable touche-à-tout.

L'année 2025 aura décidément été bien cruelle avec les amateurs de jazz, de soul, ou encore de blues, avec pas mal de décès très marquants qui ont emporté de grands virtuoses de nos genres musicaux préférés. Et cette semaine, c'est au tour d'un grand monsieur du latin jazz, mais aussi de la salsa, de nous dire adieu : Eddie Palmieri est décédé à l'âge de 88 ans, le 6 août 2025, à Kackensack dans le New Jersey.

L'homme n'était pas le jazzman ni le musicien le plus connu au monde, mais son talent et sa musique lui ont tout de même permis de récolter une dizaine de Grammy Awards tout au long de sa brillante carrière, qui avait débuté dans les années 60 au sein du groupe La Perfecta qu'il a lui-même fondé. A l'époque, il était solidement épaulé par Barry Rogers au trombone, et le guitariste Bob Bianco, pendant qu'Eddie, lui, excellait au piano. Très tôt, sa musique teintée d'influences latines a commencé à expérimenter en s'aventurant de plus en plus dans le jazz.

Un franc succès, et surtout une suite logique, pour celui qui était aussi le frère de Charlie Palmieri, lui-même pianiste reconnu, et naviguant souvent entre le jazz et la salsa. Eddie est d'ailleurs le premier artiste latin de l'historie à avoir remporté un Grammy, en 1975, pour son album "The Sun Of Latin Music". Des albums, il en aura sorti un sacré nombre, environ une quarantaine, et son apport à la musique latine et aux sonorités latin jazz est immense. On rappellera également son épopée "Harlem River Drive", pendant laquelle il a mélangé avec brio soul, jazz, salsa et funk, pour un cocktail détonnant dont on se rappelle encore des décennies plus tard.

Mais la musique est loin d'être le seul domaine dans lequel Eddie Palmieri était impliqué. Dans les années 60 et 70, il s'est engagé dans la cause de la défense des droits des minorités, mais aussi pour les droits des prisonniers, avec ce concert historique donné dans la prison de Sing Sing, dans l'état de New-York, où la majorité des détenus étaient noirs ou latino. Il a même fait un album dans lequel il aborde toutes ces thématiques d'injustices sociales, et de minorités qui survivent en marge de la société : "Justicia", en 1969. Encore quelqu'un qui manquera énormément au monde de la musique...