Quand on parle de guitare jazz, un nom surgit immédiatement : George Benson.
Mais réduire Benson au jazz, ce serait une erreur. Tant le son de George Benson dépasse largement les frontières du jazz. Oui, il a la virtuosité du jazzman… mais il a aussi le groove du funk, la chaleur de la soul, et parfois même l’efficacité de la pop. Écoutez “On Broadway”, “Turn Your Love Around” ou “Give Me the Night” : trois ambiances, trois styles… et toujours la patte Benson, reconnaissable dès la première note.
Sa précocité, d’abord, est impressionnante : à 8 ans, il enregistre déjà son premier single. À 21 ans, c’est Miles Davis qui le repère. Et derrière cette ascension, on retrouve ses modèles : Charlie Christian, pionnier de la guitare électrique, et surtout Wes Montgomery, dont il reprend l’art de jouer en octaves, mais en le modernisant.
Ce mélange de technique et de feeling va séduire bien au-delà des clubs de jazz. Son tube planétaire “Give Me the Night”, produit par Quincy Jones, fait danser le monde entier. Et il voyage jusque dans le rap français : au début des années 90, le groupe IAM en sample le riff, sans autorisation. Benson n’en prend pas ombrage, il demande simplement que ses droits soient reconnus. Comme s’il avait compris que sa musique parlait à toutes les générations.
Et puis, il y a la voix. Parce que Benson, ce n’est pas qu’une guitare. C’est aussi ce chant lumineux, qu’il mélange parfois à son jeu de guitare, note pour note. Ses duos avec Al Jarreau en sont la preuve éclatante : deux instruments différents, mais une seule conversation musicale, faite de fluidité et d’élégance.
Alors, pourquoi George Benson est-il un génie ? Parce qu’il a su être à la fois un virtuose respecté par les puristes, un hitmaker adoré du grand public, et un passeur qui inspire encore des générations de musiciens, du jazz au hip-hop.
George Benson n’est pas seulement un grand guitariste de jazz. C’est un grand musicien. Point.