Il y a un an, le 3 novembre 2024, s’éteignait l’un des plus grands architectes de la musique moderne : Quincy Jones. Producteur visionnaire, arrangeur prodige, trompettiste, patron de labels, chasseur de talents, mentor… L’homme avait mille vies, mais une seule boussole : l’excellence.

À l’occasion de cet hommage, Jazz Radio revient sur cinq titres qui incarnent, chacun à leur manière, l’immensité de son génie, de ses racines jazz à son influence planétaire.

1. “Soul Bossa Nova” (1962) – Quand le jazz devient pop culture

Impossible d’évoquer Quincy Jones sans entendre immédiatement ce thème irrésistible.
Composé pour l’album Big Band Bossa Nova, “Soul Bossa Nova” est une révolution en miniature : fusion subtile de jazz, bossa, swing et arrangements millimétrés.
Là où d’autres suivaient les modes, Jones les devançait déjà. Ce morceau deviendra l’un des thèmes les plus reconnaissables de toute la culture populaire.

2. “Fly Me to the Moon” – Frank Sinatra & Count Basie (1964) : L’art de sublimer les légendes

Quand Sinatra rencontre Basie, Quincy Jones est aux commandes.
C’est lui qui imagine les arrangements puissants, cuivrés, dynamiques de cette version devenue la référence mondiale.
Jones ne se contente pas d’habiller une voix : il crée l’écrin parfait pour magnifier un interprète.
C’est la signature Jones : élégance, précision, swing irrésistible.

3. “Stuff Like That” (1978) – Le maître des fusions

Années 70 : Quincy Jones mélange funk, soul, disco et jazz comme personne.
“Stuff Like That”, avec Ashford & Simpson, Chaka Khan et Luther Vandross, est un carrefour de talents et un laboratoire musical.
Le groove est imparable, la production futuriste.
Avec lui, chaque style devient un terrain de jeu.

4. “Off the Wall” – Michael Jackson (1979) : La naissance d’un phénomène

La rencontre Jones–Jackson est un séisme.
Avec Off the Wall, Quincy Jones façonne la nouvelle pop :

• funky,

• dansante,

• sophistiquée,

• portée par des musiciens jazz hors pair.

Le titre “Off the Wall” résume parfaitement leur alchimie : précision rythmique, arrangements ciselés, production lumineuse.
Quincy Jones révèle Michael Jackson au monde adulte et redéfinit la musique mainstream.

5. “Billie Jean” – Michael Jackson (1982) : L’apogée

Ils atteignent leur sommet sur Thriller, l’album le plus vendu de tous les temps.
Et au centre, “Billie Jean”, poli par Quincy Jones comme un diamant noir.
La ligne de basse hypnotique, la progression narrative, l’équilibre parfait entre minimalisme et tension… Tout est pensé, peaufiné, sublimé.
Sans Quincy Jones, “Billie Jean” n’aurait jamais eu cette aura mythique.

Avec ce morceau, Jones devient non seulement un géant du jazz, mais un géant de toute la musique.

Un héritage sans limites

Quincy Jones laisse derrière lui 70 ans de carrière, plus de 2 900 enregistrements, 80 nominations aux Grammy Awards, et surtout, une façon d’aborder la musique comme un espace infini où tout peut se mélanger.

Il a ouvert des portes, révélé des génies, fait dialoguer les styles et les cultures.
Son héritage ne se résume pas : il se ressent.

Un an après sa disparition, sa musique continue de vibrer, de surprendre, de rassembler.
Et ses œuvres nous rappellent une chose : Quincy Jones n’était pas seulement un artiste. Il était un monde à lui tout seul.